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La puberté, un vrai défi sportif !

24 avril 2023 - Sophie Mangado

Tu brillais au basket ou au karaté. Mais depuis peu, tu trébuches sans raison. Ton corps subit peut-être les chamboulements de la puberté. Voici comment la vivre en mode sportif.

Ça y est ! Les hormones de la puberté se sont activées dans ton corps. Chez les filles, ça commence généralement entre 8 et 13 ans. Chez les garçons, entre 9 et 14 ans. En quelques années, tu vas acquérir ton corps d’adulte.

Cette période de transformation est parfois difficile à vivre. Ton corps semble désobéir à ton cerveau. Son apparence t’embarrasse. Tu n’oses plus te changer devant les autres.

Pas de panique ! Tout le monde subit un jour les désagréments de la puberté. Mais voici la bonne nouvelle : pour mieux vivre la puberté, le sport est un de tes meilleurs alliés.

Illustration d'un joueur de volley-ball ado avec les membres étirés.
Illustration : Félix LaFlamme

Ton corps, ce mutant !

Lors de la puberté, ton squelette grandit très rapidement. Attachés aux os, les muscles et les tendons s’étirent. Tant qu’ils ne se sont pas ajustés, cela provoque une perte de souplesse.

De plus, les membres grandissent parfois à une vitesse différente du reste du corps. Tu peux aussi grossir ou maigrir. Cette croissance rapide et dépareillée déséquilibre ton corps. Tu risques davantage de faire des gaffes ou de te cogner sur tes équipiers ou tes équipières.

Ton cerveau doit s’adapter à ces changements corporels en même temps qu’il se transforme lui aussi. Résultat : ce plongeon ou cette feinte que tu maîtrisais si bien, tu as désormais moins confiance de les réussir.

Un peu de gêne pour tout le monde

Lors des entraînements, crains-tu désormais de te faire juger sur ton apparence ? Si oui, c’est compréhensible. En comparant son corps en transformation avec celui des autres, on lui trouve plein de défauts. Pas assez de muscles. Trop de gras sur les hanches.

Pourtant, tout le monde vit les mêmes craintes que toi, à un moment ou un autre. Chez toi, la puberté est peut-être arrivée plus tôt. Ou elle progresse plus lentement. En attendant d’être à l’aise, tu peux porter des vêtements plus amples, plus foncés ou plus couvrants, pendant les entraînements.

Le sport à la rescousse

Tout d’abord, le sport aide ton cerveau à reprendre le contrôle sur ton corps en mutation. Ensuite, ton corps évolue en s’adaptant à l’activité physique. Par exemple, dans les sports d’impact, comme la course à pied ou le volleyball, il profite de la croissance de tes os pour les solidifier en même temps.

Le sport améliore aussi ta concentration, ton sommeil, ta créativité et ton sentiment de bien-être. À l’adolescence, on en a bien besoin.

Option savon

L’entraînement est enfin terminé. Cheveux ébouriffés et visage cramoisi, tu ruisselles de sueur. Ouache ?

Non. Bravo ! Tu as travaillé fort. C’est juste qu’on transpire plus à partir de la puberté. Et cette sueur sent parfois fort.

Alors, prends une douche après chaque entraînement. Au club ou chez toi. Commence à appliquer du déodorant sur tes aisselles. Lave tes vêtements d’entraînement et ton équipement plus souvent. Tes proches, ton équipe et tes adversaires te remercieront. Tu te sentiras mieux toi aussi.

Une ado haltérophile.
Photo : JOE ALVOEIRO/FOTOGRAFIKA

À chacun et chacune ses hormones

CHEZ LES GARS
À la puberté, les gars produisent beaucoup de testostérone. Ses effets sont nombreux. Par exemple, elle fait élargir les épaules et grossir les muscles. Plutôt avantageux pour les sportifs !

CHEZ LES FILLES
De leur côté, les filles produisent des hormones appelées oestrogènes. Celles-ci provoquent l’élargissement du bassin ainsi que l’apparition des seins et des menstruations.

Les menstruations, ou règles, sont un écoulement naturel de sang par la vulve. Elles surviennent toutes les quatre semaines environ. Tout un changement à apprivoiser, encore plus quand on est sportive !

Par exemple, les menstruations provoquent parfois des maux de ventre, des changements d’humeur ou des baisses d’énergie. Toutefois, le sport est excellent pour atténuer ces inconforts. Même s’il faut diminuer l’intensité à l’occasion, comme remplacer une séance de sprints par de la marche rapide.

Besoin de conseils ?

Il existe plusieurs accessoires pour empêcher le sang menstruel de tacher tes sous-vêtements. Ce sont les tampons, les serviettes hygiéniques, les coupes menstruelles et les culottes menstruelles.

Certains accessoires sont mieux adaptés à certains sports. Ainsi, les tampons et les coupes menstruelles te permettront de nager à la piscine. Il existe aussi des maillots de bain menstruels. Par contre, les serviettes hygiéniques ne conviennent pas dans l’eau.

Le mieux, c’est de demander à une équipière plus âgée. Ou à une entraîneuse. Elles se sont posé les mêmes questions à ton âge. Par exemple : « Est-ce qu’on va voir ma serviette hygiénique sous mon justaucorps ? » Et en même temps, pourquoi pas : « Quel soutien-gorge devrais-je me procurer ? »

Petit conseil universel : garde des accessoires menstruels et des sous-vêtements de rechange dans ton sac. Et un jour, c’est peut-être toi qui aideras une équipière plus jeune.

Priorité n°1 : du plaisir !

La principale raison de faire du sport, c’est le plaisir. Peu importe si c’est celui de la compétition ou d’être avec ses amis ! Or les inconvénients de la puberté diminuent parfois ce plaisir. Heureusement, c’est temporaire.

Au besoin, adapte ta routine sportive. Autre possibilité : trouve un sport plus satisfaisant, ou qui te met plus à l’aise. À l’adolescence, les goûts changent. Et le nombre de sports à ta portée augmente. Trouve le bon pour toi !

 

Merci à ces spécialistes d’avoir répondu à nos questions :

Geneviève Leduc, kinésiologue et conseillère principale aux programmes pour l’organisme Fillactive, Lydia DiLiddo, urgentiste et Marie-Lyne Nault, chirurgienne orthopédiste à la Clinique de médecine sportive pédiatrique de l’Hôpital Sainte-Justine de Montréal.

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