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Feux de forêt, toujours nuisibles?

21 juin 2018 - Bruno Lamolet

Illustration : Jacques Goldstyn

 

Quand une forêt brûle, c’est souvent bon pour sa santé et sa biodiversité. Surprenant, mais vrai ! Une forêt qui brûle, c’est une forêt qui se recycle !

Feu d’éclairage

En mai dernier, des pompiers ont volontairement allumé un feu de forêt dans le parc national de la Mauricie. Étaient-ils tombés sur la tête ? Non ! Ils voulaient sauvegarder certaines espèces d’arbres menacées dans cette région.

En effet, les pousses de certains arbres, comme les chênes rouges et les pins blancs, ont besoin de beaucoup de lumière pour se développer. Or, la lumière du soleil est bloquée avant d’atteindre le sol par les sapins baumiers, la végétation basse et les débris végétaux.

Résultat : les chênes rouges et les pins blancs meurent très jeunes et ces espèces ne se renouvellent pas.

« Le feu élimine les obstacles à la lumière, explique Hélène Genest, de Parcs Canada. Ainsi, le sol est à nouveau éclairé et les graines de pins blancs et les glands de chênes rouges auront désormais une chance de pousser. »

Parcs Canada

Un allié naturel

Le programme de brûlage de Parcs Canada s’appelle Restaurer le rôle du feu.  Pourquoi restaurer ? Parce que ces feux volontaires jouent le rôle important des feux naturels. « Ces feux naturels sont surtout déclenchés par la foudre, dit Yves Bergeron, biologiste à l’Université du Québec en Abitibi- Témiscamingue. Et ils font partie du cycle normal de régénération de la forêt. »

Mais, dans le parc national de la Mauricie, les efforts de prévention contre les feux avaient empêché ces feux naturels. Il n’y en a donc pas eu depuis très longtemps. Comme les pins blancs et les chênes rouges en ont besoin pour se reproduire, ils avaient souffert de cette absence.

DE REDOUTABLES ADVERSAIRES !

Les feux sont parfois nuisibles aux forêts, et aux humains. Il faut alors les combattre avec force.

SOPFEU

Forêts sous surveillance

Au Québec, on compte plus de 400 feux de forêt par année. La grande majorité est d’origine humaine ! « Dans le nord de la province, on détecte les feux par satellites et on les laisse généralement suivre leur cours naturel, dit Marie-Louise Harvey, de la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU). Mais plus au sud, on intervient. »

La mission de la SOPFEU est la prévention, la détection et l’extinction des feux de forêt au Québec. Elle tente de prévoir les feux pour les détecter et intervenir le plus rapidement possible. Pour ça, elle suit de près la météo avec un réseau spécial de 200 stations météorologiques réparties sur l’ensemble du Québec et de sa forêt. « Nos météorologues surveillent les quantités de pluie au millimètre près ! » dit Marie-Louise Harvey.

Si le risque de feu est suffisamment élevé dans un secteur, la SOPFEU envoie un petit avion en reconnaissance. Parfois, c’est un témoin qui l’avertit du déclenchement d’un feu.

La SOPFEU lance alors l’assaut sur deux fronts :

  • Des avions-citernes décollent de la base la plus proche
    à Baie-Comeau, Roberval, Maniwaki ou Val-d’Or. Ils remplissent leur réservoir
    d’eau dans les lacs avoisinants. Puis ils la relâchent sur le brasier.
  • Des pompiers forestiers sont dépêchés sur les lieux, en camionnette ou en hélicoptère. Leurs lances à incendie sont reliées à des motopompes, qui puisent l’eau des lacs ou des rivières. S’il n’y en a pas, on assemble un petit réservoir et un hélicoptère le remplit sans arrêt avec de l’eau puisée plus loin.


Dans un petit avion, un spécialiste appelé aéropointeur surveille l’évolution du feu. En communication avec la base et les pompiers, il coordonne le trafic des avions-citernes.

Un avion-citerne aspire plus de 5 500 litres (environ 30 baignoires) d’eau en moins de 12 secondes !

L’enfer de Fort McMurray

Le feu de forêt le plus dévastateur du Canada s’est déclenché le 1er mai 2016, à Fort McMurray, en Alberta. Il était fort probablement d’origine humaine. Le brasier a atteint 6 000 km2, l’équivalent du tiers du lac Ontario. Il a fallu deux mois pour l’éteindre. Près de 90 000 personnes ont évacué la ville et 2 400 édifices ont été détruits.

Dossier complet dans ton magazine de juillet-août 2018.

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